Passant tout à l'heure devant la FNAC, je n'ai pas résisté à entrer y respirer l'odeur des livres, odeur qui m'enivre au plus haut point, physiquement à cause de l'encre et du papier, et moralement parce que je ne sais où donner de la tête devant cet amoncellement de culture...
Ce "Dictionnaire inattendu de la langue française" m'a fait un clin d'oeil, auquel j'ai répondu derechef en m'en emparant goulûment. Je lis la quatrième de couv et ce propos de l'auteur : "ma dépendance aux bizarreries du langage est aussi puissante que l'héroïne puisque je me sens drogué à l'homophonie, à la paronymie et autres oxymores".
Cet ouvrage s'annonce incontournable. Je l'ouvre donc, au hasard, et je tombe sur : APHARESE & APOCOPE !
Explications :
Si l'on veut gagner du temps, rien de tel que de voyager en bus et non en autobus, en car et non en autocar, de prendre son vélo et non son vélocipède, son auto et non son automobile. Dans le cas du bus et du car, ces deux mots ont en quelque sorte perdu leur tête : c'est une aphérèse. Dans le cas du vélo et de l'auto, le mot a perdu sa queue, c'est l'apocope. Etc.*
Je sais bien que quelques-uns de mes fidèles lecteurs connaissent déjà ces mots, n'est-ce pas ?
Après 270 pages de définitions, l'ouvrage se termine par "le petit jeu du dictionnaire" : un mot, trois définitions. Par exemple, EPOUTIR : 1. Jeter quelqu'un dans l'étonnement, la surprise. 2. Débarrasser (une étoffe) des corps étrangers. 3. Emousser en ôtant, en cassant ou en usant la pointe.
Vous l'aurez compris, ce livre est indispensable à tout amoureux de la langue française. J'en ai donc acheté deux exemplaires d'emblée, un pour moi car charité bien ordonnée commence par soi-même, et l'autre pour l'offrir, car je ne peux que partager ce que j'aime avec ceux que j'aime. Sinon, à quoi bon ?
* Vous connaissez bien sûr l'histoire de la petite souris ; je vous l'ai déjà racontée mais sa moralité reste toujours de circonstance.
C'est une souris qui veut traverser une route assez fréquentée car de l'autre côté se trouve un alléchant morceau de fromage. Donc elle traverse mais juste au moment où elle est presque arrivée, une voiture survient et la roue lui passe tellement près qu'elle lui coupe un morceau de queue. La souris est vraiment désolée, de quoi ai-je l'air sans ma queue, se dit-elle... Alors elle se décide à traverser de nouveau la route dans l'espoir de se recoller son bout de queue. Mais une autre voiture survient et cette fois notre souris perd la tête.
Moralité : Mesdames, ne perdez pas la tête pour un petit bout de queue !
Un jour, les parents m'ont offert le dictionnaire des mots rares et précieux. J'en ai lu un bout et j'ai réalisé que je ne les aimais pas, les mots rares et précieux. Je préfère l'histoire de la petite souris à la connaissance du mot APHARESE
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 25/11/2011 à 20:06
Au risque de passer pour une tapette, ne faisons pas tout un fromage de la p'tite souris Vs aphérèse !
L'histoire de l'accompagnatrice des premières chutes de dents est trop mignonne ...
Quand à occis-mort, ne serait-ce pas un pléonasme ?
Rédigé par : Dominique | 25/11/2011 à 22:22
Si j'ai bien compris l'histoire de la petite souris est l' illustration d' une apocope et d' une aphérèse à la fois.
Pour la peine , comme Maître Capello je mets 1 euro dans le nourrin.
Rédigé par : Elibéran | 26/11/2011 à 07:14
Une apocophérèse ou une aphérèsocope ?
Rédigé par : Dominique | 26/11/2011 à 11:05
J'apprécie autant et à son tour, les "mots rares & précieux" et l'histoire de la petite souris.
Le parti pris bidochonesque ne cessera jamais de me faire sourire.
Au fait, pourquoi "rares & précieux" ? Le mot existe pour être utilisé, sans autre prétention, seule l'acculturation se fait plus fréquente.
Le fait aussi qu'entre Robert & Raymonde, Charles & Caroline, en dehors du partage d'auges grisâtres entre deux grisailles qui s'imaginent palpiter, je ne vois pas de place à autre chose qu'une bite plantée dans le cul de façon hebdomadaire et quasi rituellique, pour concrétiser le "aimer ou ne pas aimer".
En fait ils grouillent, certains de leur triomphe face aux derniers oxymores inactuels et réfractaires à cette engeance baveuse.
Rédigé par : PauvreBitos | 26/11/2011 à 11:18
Mais comment faire pour utiliser les mots - qu'ils soient rares et précieux ou pas - quand on a la bouche pleine ?
Rédigé par : PS & LL | 26/11/2011 à 14:30
Occis, donc mort !
Rédigé par : emile | 26/11/2011 à 21:35
Bigre ! si on enlève le début et la fin d'un mot, il ne reste pas grand chose à se mettre sous les yeux !
Une aphérèse avec carpette donne une injonction que l'on accepte ou pas !
"Mais quel culot" avec une apocope, peut être un compliment ; on peut aussi s'en prendre une !
Si on coupe le début et la fin d'une queue, il reste les saccoches !
Je connaissais les proutes mais pas époutir. Rien à voir ? ah ! bon.
Un oxymore est un truisme : qui est occis est obligatoirement mort.
Rédigé par : eultreia1 | 26/11/2011 à 21:44
Mon amour, tu me tues, tu me fais du bien...
Rédigé par : PS & LL | 26/11/2011 à 23:55
...more, mon amour!
Rédigé par : Ditch | 27/11/2011 à 17:17