Dans Le Dîner de têtes, l'une de ses "Pièces grinçantes", Jean Anouilh, avec humour et intelligence, décrit l'hypocrisie du monde politique. Des convives sont réunis, déguisés en héros de la Révolution française, et s'acharnent à détruire leurs adversaires lors de ces repas élégants. L'auteur y dénonce violemment les procès de la libération dans cette pièce contre la politique, la haine, les idéologies.
"On n'est jamais trop cruel avec les imbéciles."
Dans Le Dîner de cons (la pièce de théâtre ou son adaptation cinématographique de Jacques Veber), une bande d'amis organise chaque mercredi un dîner où chacun doit amener un con ; les organisateurs se moquent des cons toute la soirée sans que ces derniers s'en rendent compte. Sera déclaré vainqueur celui qui aura déniché le plus con d'entre les cons. Mais rira bien qui rira le dernier.
"Ne m'invitez jamais à dîner, j'aurais toujours un doute."
Moi, ce que je souhaite, c'est dîner en tête-à-tête, non pas avec une tête de con mais avec un homme de tête !
Le trompe-l'oeil, tout le monde connaît, en peinture ou en architecture.
"La main touchait une surface plane et l’œil, toujours séduit, voyait un relief", disait Diderot.
Mais, à mon sens, tous nos sens peuvent être trompés.
Les acouphènes - bourdonnement, sifflement, tintement - ne seraient-pas des trompe-l'oreille, puisque celui qui en souffre entend des sons qui n'existent pas, ou tout au moins inaudibles par leur entourage ?
Les déodorants ne seraient-ils pas des trompe-le nez, en masquant nos odeurs sui generis ?
Tout comme les eaux de toilette et autres parfums qui confèrent une personnalité olfactive à celui ou celle qui s'en asperge.
Les adjuvants, exhausteurs de goût, parfums orange ou vanille... des trompe-la bouche qui nous permettent d'avaler certains médicaments sans trop de dégoût, qui confèrent une saveur délicieuse à des mets qui seraient insipides sans eux.
En ce qui concerne d'éventuels trompe-la main, j'avoue être en panne d'inspiration. Comment se tromper en serrant la main d'un ami, en enfouissant ses doigts dans une chevelure indisciplinée, en caressant la peau de l'aimé ? Trompe-la main, j'ai dit !
ADDITIF
Je reçois un mail d'un ami qui m'interpelle, par l'envoi d'une vidéo.
Le trompe-l'oeil est une chose, mais il y a aussi ceux qui ont des peaux de banane sur les yeux. Le dicton ne dit-il pas qu'il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ?
Et lorsqu'un des sens est déficient, quelle qu'en soit la raison, les autres sens ne se développent-ils pas davantage pour compenser ?
Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :
” Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite ? “
- Sois charmante et tais-toi ! Mon coeur, que tout irrite,
Excepté la candeur de l’antique animal,
Ne veut pas te montrer son secret infernal,
Berceuse dont la main aux longs sommeils m’invite,
Ni sa noire légende avec la flamme écrite.
Je hais la passion et l’esprit me fait mal !
Aimons-nous doucement. L’Amour dans sa guérite,
Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal.
Je connais les engins de son vieil arsenal :
Crime, horreur et folie ! - Ô pâle marguerite !
Comme moi n’es-tu pas un soleil automnal,
Ô ma si blanche, ô ma si froide Marguerite ?
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
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