Je hais cette période de l'année !
Il est de bon ton de réveillonner à la Saint Sylvestre, de faire la fête, d'être de bonne humeur, de se gaver de boustifaille et d'alcools divers et variés. Bonjour les mélanges... et le mal de crâne du lendemain, le teint gris, le cheveu terne, l'oeil cerné... Quel cadeau pour commencer l'année !
Et on se congratule, et on se lèche le museau, bonne année, bonne santé, oui, bonne santé surtout, car tant qu'on a la santé, hein ! Il est difficile de se souhaiter beaucoup de prospérité - isn't it mister President ? De l'amour alors, à s'offrir en partage... Il faut être deux, qui le veuillent tous les deux, et tous les deux ensemble ! Ce n'est pas gagné. A minuit, on envoie des sms aux gens qu'on aime, on en attend aussi ; et il en arrive, des chaleureux, des ordinaires, des "pareil", des "moi aussi", et d'autres... qu'on n'attendait plus.
La soirée se passe tant bien que mal, on a évité les serpentins, confettis et autres langues de belle-mère. On a évité les embrassades sous le gui (il suffit de ne pas en acheter !). On va se coucher. Chacun chez soi, c'est mieux...
1er janvier, un samedi - veille de dimanche, cela ne vous aura pas échappé - vous rendez-vous compte ? Deux jours fériés consécutifs, où tout est fermé, où la ville somnole, chacun reste chez soi, à finir les restes de festin et de bouteilles. L'ennui est palpable, collant, pesant aussi lourd que les ans. On ouvre un livre, on lit deux ou trois pages, on le referme, on n'a pas le goût de la lecture. On voudrait être encore en train de festoyer avec des amis. Mais que l'être humain est paradoxal, il rechigne à fêter le Nouvel An, et le lendemain il déplore de ne plus faire la fête ! Voir des copains, parler, ne pas être seul surtout. La solitude, c'est bien les soirs de la semaine, mais en aucun cas les dimanches et les jours fériés. Pourquoi cette différence ? Nous ne sommes pas naïfs au point de croire que de croiser les gens dans la rue est suffisant pour rompre cette solitude ; une solitude, qui plus est, bien souvent désirée, revendiquée. Les bistrots sont fermés, même pas le plaisir d'y boire son petit café, avec ou sans le journal quotidien, avec ou sans ami(e).
Alors on attend, on regarde l'heure toutes les cinq minutes, on attend des coups de fil, des mails, des sms, pour qu'il se passe un peu quelque chose ; cette journée n'en finit pas, et demain c'est la même !
Hormis que demain, au lieu de Jour de l'An, c'est écrit Epiphanie sur le calendrier. Donc galette, fèves, couronne... et encore des kilos là où il ne faut pas ! Et pourquoi pas aussi Gaspard, Melchior, Balthazar, et Artaban, car l'on sait bien que les Rois Mages, comme les Trois Mousquetaires, étaient quatre !
D'un autre blog, j'extrais quelques mots sur l'Epiphanie :
... Epiphanie, la manifestation.
Venus d'Orient, trois rois se mirent en route en suivant la lumière de l'étoile qui les guida jusqu'à Bethléem,où venait de naître, dans une étable, l'enfant Jésus. L'Epiphanie commémore l'histoire de ces trois rois mages : Melchior, à la peau blanche, apporte de l'or, symbole royal ; Balthazar, à la peau cuivrée, apporte de la myrrhe, symbole sacerdotal ; Gaspard, à la peau foncée, apporte l'encens, symbole prophétique. Un conte de Noël prétend qu'il y aurait eu un quatrième roi mage, Artaban, qui apportait des pierres précieuses mais qui les donna à des pauvres rencontrés en chemin. N'étant jamais parvenu à Bethléem, on ne parla plus de lui, et il ne fit pas le fier, Artaban !
Ainsi est née la légende de l'Epiphanie, et celle de la couronne des rois, avec sa fève. Sa F'Eve ? Comme celle d'Odilon Redon ? On dirait une blague, n'est-ce pas ? Et pourtant... Eve est la matrice de la vie, elle représente la fécondation. La fève est d'abord une graine, puis elle se développe, devient une plante ; elle commence un cycle, tout comme la naissance de l'enfant divin est un commencement. Elle arrive à maturation, conjuguant les effets de l'eau et du soleil. Séchée, réduite en poudre, elle devient farine et fait le pain. Le pain qui sert à élire les rois. Lors du partage de la couronne, on peut devenir roi si l'on trouve la fève... et ainsi choisir sa reine. Un seul y parviendra ; les autres devront continuer leur recherche. Celui-là trouve son Eve et réintègre son androgynie. Mais le F, me direz-vous ? Il est la clé qui pénètre dans la serrure pour la faire tourner, la clé qui ouvre la boîte de Pandore, et indique que, derrière la porte, se trouve le chemin de la vérité. Je vous souhaite donc la fève !
J'ai conscience de commencer l'année en écrivant n'importe quoi, mais je m'en moque... l'année 2011 sera belle, j'en ai le pressentiment !
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