Que la pluie à déluge au long des toits ruisselle ! Que l’orme du chemin penche, craque et chancelle Au gré du tourbillon dont il reçoit le choc ! Que du haut des glaciers l’avalanche s’écroule ! Que le torrent aboie au fond du gouffre, et roule Avec ses flots fangeux de lourds quartiers de roc !
Qu’il gèle ! Et qu’à grand bruit, sans relâche, la grêle De grains rebondissants fouette la vitre frêle ! Que la bise d’hiver se fatigue à gémir ! Qu’importe ? N’ai-je pas un feu clair dans mon âtre, Sur mes genoux un chat qui se joue et folâtre, Un livre pour veiller, un fauteuil pour dormir ?
Hier, cinq vieilles peaux se sont réunies autour d’un « buffet à volonté » dont je sors avec au moins deux kilos de plus sur les fesses. Je revois avec plaisir quatre copines de la mater que je n’ai pas revues depuis une dizaine d’années, retrouvées sur Copains d’avant et sur Facebook ; merci les réseaux sociaux ! Nous évoquons ce bon vieux temps des nuits de garde, qui nous laissaient fourbues au petit matin, avec la hâte de rentrer à la maison dont nous ressortions quelques instants plus tard pour accompagner les enfants à l’école, faire quelques courses au retour avant de se mettre au lit pour quelques heures d’un repos mérité… Avant d’attaquer le ménage, la lessive, le repassage, les devoirs des enfants, le repas du soir… Car des horaires de nuit ou de travail alterné (matin ou après-midi) offrent un nombre important d’heures de veille dans la journée, qui autorisent deux fois plus d’activités ! Nous évoquons ce bon vieux temps de l’arrivée de la nouvelle promo d’internes ; certaines alors faisaient leur planning sexe pour l’année à venir. Il règne une ambiance particulière dans les hôpitaux, où l’on côtoie la maladie, la mort, même là où on ne devrait croiser que des femmes heureuses avec leur nouveau-né agrippé à leurs seins. Tout accouchement ne se passe pas bien, même si l’issue est rarement fatale. Et il y a la douleur de l’accouchement, bien réduite certes, mais encore présente, la détresse de femmes seules, l’avortement volontaire ou thérapeutique…, tous ces instants charnière dans la vie d’une femme. Alors il faut compenser, prendre du bon temps, rire, manger, boire, baiser… Puis vient le temps de dire du mal des autres, celles qui ne partagent pas notre repas, qui n’auraient pas été admises à notre table, les pas-marrantes, les pas-sympa, les pas-bonnes collègues, les chouchous de la direction, les lèche-bottes… Bref, pas nos copines ! Passage en revue et taillage de costumes. Dieu que les femmes sont mauvaises quand elles papotent entre elles ! L’instant de nostalgie passé, chacune se raconte, parle de sa vie actuelle de retraitée, de son ennui, de ses enfants, et de son mari…
L’aînée n’en peut plus d’un mari souffrant d’un cancer, handicapé moteur, qui partage son temps entre canapé et ordinateur. Elle se dévoue à son fils dans la déprime totale, que sa copine vient de laisser tomber et qui est retourné chez maman, avec son enfant en bas âge dont il partage la garde. Elle fait bonne figure, plaisante mais on la sent lasse de cette existence, avouant à mots couverts qu’elle attend le décès de son mari. Une autre, belle femme aux jambes interminables sur lequel le temps n’a pas posé sa griffe, que j’ai toujours connue avec un mari aimant et un fiancé ardent, se consacre à la décoration de sa maison pour tuer le temps. Elle n’a plus de « fiancé » et s’étiole. Déjà elle appréhende le jour où son mari sera lui aussi à la retraite et où sa dernière fille quittera le nid, elle craint les tête-à-tête maussades où l’on n’a plus rien à se dire. La troisième rêve d’un ailleurs, d’un autre temps, d’une autre vie, d’un autre homme surtout. Elle ne supporte plus son mari, toujours collé à ses basques depuis qu’il est à la retraite, brave homme pourtant, mais elle ne l’aime pas. D’ailleurs, l’a-t-elle aimé un jour ? Elle fit un mariage de raison, c’est tant pis pour elle ! Alors elle se répète inlassablement : si tu n’as pas ce que tu aimes, il faut aimer ce que tu as. Mais ça ne marche pas comme ça. La dernière d’entre elles partage sa demeure avec son vieux mari, qui la trompe depuis de nombreuses années, la traitant comme sa domestique mais, en contrepartie, lui laissant la bride sur le cou. Elle le vomit mais reste avec lui. Ces quatre femmes ont ceci en commun : elles vivent avec leur mari dont elles n’ont qu’une envie, se débarrasser. Mais elles ne le font pas, pour des raisons, avouent-elles, de confort. « On l’a supporté jusque-là, ce serait con de perdre sa retraite ! » Pas une n’envisage de divorcer, de se retrouver seule, de troquer sa maison confortable contre un petit appartement. La vie commune était supportable tant qu’elles (et ils) étaient en activité. Maintenant, ces couples se sont réduits à deux personnes partageant un même toit ; quand ce n’est pas la guerre permanente, c’est moindre mal. Mais ce dernier tronçon de vie n’est pas très exaltant, il faut bien le reconnaître.
Je demande des nouvelles de P. Je suis allée à l’hosto l’autre jour et je ne l’ai pas vue. Travaille-t-elle encore ? Oui mais elle a changé de service, un service où pourtant elle régnait en chéfaillonne ! Elle n’avait cessé durant des années de vanter les mérites de son mari, beau comme un dieu, et il a fait ci, et il fait si bien cela… Ce qui ne l’avait guère empêchée d’avoir une longue liaison torride avec un patron coureur de jupons. Il ya peu de temps, elle rentre du boulot, trouve un mot : « je vais au match », rien de surprenant, c’est un adepte du ballon rond. Mais ses placards sont vides ! Disparu, le mari si bien sous tout rapport ! Elle ne s’en remet pas, la pauvre, non pas de son chagrin, mais de la honte !
On se serait cru dans Desperate Housewives. Jusqu’à cet instant où l’une me demande : « Tu te souviens de B ? » Oui, bien sûr, je l’ai connue d’abord comme élève, studieuse, pleine d’entrain, puis comme collègue, franche, toujours de bonne humeur. « Elle est morte l’an dernier, un cancer du sein décelé tardivement. » Six mois de survie, elle n’avait pas 50 ans.
Tout à coup, nous avons basculé dans Six Feet under.
LENS. L'association Sainte-Barbe convie la population à fêter la sainte patronne des mineurs samedi 4 décembre à la cité 4. À 10 h 30, église Sainte-Barbe, messe animée par la chorale « Les voix sans frontières », lecture de poèmes patoisants à 11 h 30, au Cercle amical (place Saint-Léonard), briquet du mineur à 14 h 30, au Cercle amical, tous ensemble avec des élèves des écoles primaire, thème : les harmonies des mines avec exposition.
Sainte Barbe vécut au IIIe siècle à Nicomédie en Asie mineure (aujourd'hui port de Turquie). Dioscore, son père, un païen, l'enferma dans une tour pour la protéger de ses trop nombreux prétendants. Lorsqu'il apprit que sa fille s'était convertie au christianisme, il mit le feu à la tour. Barbe s'enfuit, se cacha, mais fut retrouvée à cause de l'indiscrétion d'un berger. Les supplices auxquels la condamna le gouverneur romain n'entamèrent pas sa foi en le Christ ; le gouverneur ordonna alors à son père de lui trancher lui-même la tête. Celui-ci obéit et fut aussitôt foudroyé sur place, son corps réduit en cendres. Sainte Barbe est invoquée contre la foudre et les incendies. Elle est la patronne de tout ce qui éclate, brûle, fulgure et détonne (artificiers, artilleurs et des mineurs, et aussi celle des pompiers).
Relevé dans le dernier Sciences & Avenir ces deux premiers articles qui prouvent, si tant est que ce soit nécessaire, que le sexe de l'homme est au centre de ses préoccupations.
Un troisième article dans le même mensuel traite d'un sujet apparemment fort différent :
Si j'osais, sans modifier le texte, je remplacerais la photo du téléphone souple (un petit côté daliesque, non ?) par celle-ci ; et c'est là qu'au moment de faire "Insérer image", Typepad me demande "Taille originale" ? Eh non, je suis obligée de réduire !
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