Mon premier Ch’ti est Bosseur, un gros bosseur. Pour être mineur aux siècles derniers, il ne fallait pas ménager sa peine, croyez-moi. Le bassin minier a vécu par et pour le charbon pendant près de trois siècles. Terrils, chevalets, réseaux de transport ponctuaient le paysage.
La gare de Lens, construit sous la forme d'une locomotive, abrite des mosaïques représentant diverses industries.
Mon deuxième Ch’ti est Bouffeur, il aime la bonne chaire. Travaillant beaucoup, il a besoin de reprendre des forces, ce n’est que justice. Potjevlesch, carbonade flamande, ficelle picarde, moules, frites, faluches, flamiche au maroilles, ch’tiflette… Tout est régal pour ces becs fins, qui jamais ne font la fine bouche devant un plat qui tient au corps !
Mon troisième Ch’ti est Buveur, un gros buveur. De bière en particulier, qu’elle soit blonde, brune, belge… Une journée sans bière est une journée perdue ! Mais il faut surtout qu'elle soit servie à bonne température, pas trop froide, afin d'offrir la mousse fine qui caresse les lèvres comme une invitation au plaisir qui va suivre lorsque le liquide va descendre dans la gorge après avoir titillé les papilles.
Et on ne refuse pas une bistouille, un petit coup de genièvre dans un café chaud, ça vous requinque en deux temps trois mouvements !
Mon quatrième Ch’ti est Blagueur. Les histoires de Cafougnette ne sont pas d'une finesse extrême, mais elles font partie de la "culture" ch'ti !
La fille de Cafougnette et sa voisine vont souvent retrouver deux galibots derrière le terril. Ce dimanche, elles vont à confesse. La copine se dévoue pour passer la première et en sortant du confessionnal, elle se lave longuement les mains dans le bénitier.
- Pourquoi qu'tas fait cha ? Quo qu'i t'a dit ? demande son amie.
- J'ai dit que j'avos fauté avec em'min, alors i m'a dit de'l' purifier din ch'bénitier.
- Mon Diu ! Dù que j'vas trouver un verre ? Parc'qu'i va m'obliger à faire des gargarisses !
Mon cinquième Ch’ti est parfois Blogueur, j'en connaîs de célèbres dont, par discrétion, je tairai le nom ! Certains, brillants, sont capables de traiter n'importe quel sujet, qu'il s'agisse de politique, fait de société, religion, ou de musique, langue française, cinéma..., avec la même verve et la même impertinence.
Mon sixième Ch’ti est Baiseur. Oui, il aime le sexe. Il est attiré par toutes les paires de fesses qui se tortillent devant lui, il est attiré par toutes les paires de seins qui se balancent sous ses yeux. Il ne sait pas résister aux appâts féminins. Il cherche frénétiquement le pont G, n’hésitant à redoubler d’efforts...
Mon septième Ch’ti est Branleur. Ne me rétorquez pas que c’est antinomique avec le premier point de cette note : comment être Bosseur et Branleur à la fois ? Mais il ne s’agit pas de ne « rien branler », comme certains peuples situés plus au Sud en ont la réputation (aïe aïe aïe, je vais me faire descendre en flèche). Non, vous n’aurez pas une photo de Ch’ti en pleine action de plaisir solitaire (désolée, je n’en ai aucune, sinon, vous pensez bien !)
Hein Biloute !
en gros les ch'tis ce sont des nains???
Rédigé par : Facebooklolille | 07/11/2010 à 10:52
Travailler, manger, boire, rire, baiser, branler (je préfère le terme glander qui reste toutefois très proche) et bloguer... Finalement on est tous des ch'ti....
Rédigé par : Alain Pernin | 07/11/2010 à 10:57
Tous les êtres humains ne sont pas des Ch'tis
Tous les Ch'tis ne sont pas des nains
Tous les êtres humains ne sont pas des nains
Tous les nains ne sont pas des Ch'tis
Et je ne connais personnellement qu'un Cht'i nain !
Rédigé par : Pépites de soleil et lambeaux de lune | 07/11/2010 à 11:17
C'est confondant de vérité : je me reconnais totalement dans ces 7 B, y compris le N°7 au sujet duquel il est bon de préciser que branler peut très bien (oui, très bien) se conjuguer à l'indicatif : je te branle, etc. Car le Ch'ti est généreux et habile de ses mains.
"Mine" de rien, une donnée technique capitale est contenue dans ce billet : "il faut surtout qu'elle soit servie à bonne température, pas trop froide, afin d'offrir la mousse fine qui caresse les lèvres" (la bière) ... En France, la quasi totalité des débitants de bière pression la servent trop froide... la différence se joue à deux degrés près, cet écart suffit à "casser" la bière et la transformer en pisse d'âne. Cela se repère à vue d'oeil : quand le verre est rempli, la couche de mousse est plus plate que la poitrine de Jane Birkin.
Je connais en région parisienne un établissemment qui sait servir sa warsteiner tout juste comme il le faut. L'été, il m'arrive de faire un crochet de plusieurs kilomètres rien que pour y passer 10 minutes au bar. Pour justifier le détour, je m'en enfile deux.En Allemagne, 100% des bières servies à pression ("vom Fass") sont servies à la bonne température. Pour assurer l'harmonisation des pratiques commerciales en Europe, il reste du boulot.
Rédigé par : Grincheux | 07/11/2010 à 13:07
Grâce à toi, j'ai découvert qu'il y a un Ch'ti qui "sommeille" en moi...
Rédigé par : Lakwak | 07/11/2010 à 14:47
Alors, Grincheux, puisque nous sommes d'accord sur la température de la bière, trinquons, et comme dit GT : mi ch'fais l'train, et ti ?
Rédigé par : Pépites de soleil et lambeaux de lune | 07/11/2010 à 17:57
vive les femmes Ch'tis, blanche-niaises ou pas ! ( suis une naine bouffeuse/blagueuse/bra...)
Rédigé par : Valérie Pineau-Valencienne | 07/11/2010 à 18:03